Et si on retournait explorer l’Isère avec François ?
“Je continue avec ma série de tilleuls en Isère… Celui-là se trouve à Saint-Nizier sur la commune de Saint-Martin-d’Uriage. Il est planté juste à côté d’un prieuré du XVIIème siècle, très bien restauré et aménagé. Cela signifie que le tilleul lui aussi bénéficie de ces bons soins et il apparaît en très bonne forme (pour le néophyte que je suis). Nous y sommes allés hier, avec Françoise ma femme, malgré le mauvais temps et la pluie.” (clic les photos)
“Le coteau d’Uriage est un endroit très agréable à visiter car les maisons qui sont là sont très jolies, et leurs terrains attenants sont très bien aménagés et entretenus. Cela rend la balade dans ces hameaux tout à fait charmante. C’est grâce à cet état des choses que l’on trouve, auprès de ce prieuré et de ce tilleul, une atmosphère vraiment accueillante, et si soignée que l’on se sentirait presque chez soi ! L’arbre a subi une taille courte, qui laisse bien voir son tronc et sa ramure. Il est bien équilibré et donne le sentiment d’être solide. Mesuré à 1.30 de hauteur, sa circonférence fait 5.60 mètres. Cette mesure englobe l’espèce d’excroissance – boursoufflure que l’on voit sur la partie droite de son tronc (entre Françoise et le lierre grimpant), dont je ne sais pas expliquer de quoi il s’agit.”
“L’aménagement du terrain est superbe, et semble être parfait pour que l’arbre continue de vivre le plus paisiblement possible. La hauteur estimée doit être de 10 mètres, mais les branches qui vont pousser ensuite lui donneront quelques mètres supplémentaires.
Bien sûr l’on parle ici de tilleul « de Sully », ce qui apparaît évident puisqu’il se trouve sur le parvis de la chapelle selon l’instruction du ministre. On dit que Sully avait obtenu un édit de Henri IV par lequel il était ordonné aux maires et aux échevins des mandements du Royaume, de faire planter un ormeau dans le cimetière de toutes les paroisses, au-devant de la porte principale de l’église, afin que les habitants qui venaient entendre la parole de Dieu puissent, avant et après les offices divins, discourir sous les ombrages, de leurs intérêts et de ceux de la paroisse. En Dauphiné, l’orme fut remplacé par le tilleul. Par reconnaissance, les habitants donnèrent à cet arbre le nom de Sully. A ce sujet, rappelons que les assemblées de la communauté ou de la paroisse se tenaient au cimetière, à l’issue de la messe paroissiale du dimanche, précisément sous ce tilleul (extrait du site de l’association Sous les Tilleuls qui me fournit les informations pour aller voir ces arbres).”
“Autre extrait, venant d’un site concernant le patrimoine religieux de l’Isère : église de St Nizier d’Uriage – la chapelle de Saint Nizier-d’Uriage, construite en 1675 sur les fondements d’une autre chapelle, présente notamment une chaire en noyer surmontée d’un dais, un clocher en forme de tour carrée au-dessus de la sacristie. Elle et admirablement bien située dans un petit enclos qui sert encore aujourd’hui de cimetière.”
“En partant de là, on pourrait penser que l’arbre est de la même époque (ce qui n’est pas une déduction garantie…). Cela lui ferait 330 ans, probablement…”
Merci pour la découverte de ce vieux briscard François, quelle allure surprenante ce tronc massif avec cette taille courte qui tranche fortement avec les jeunes pousses, le tout renforcé par l’architecture des lieux. Un tilleul de Sully en bon état comparé aux autres déjà présentés, c’est chouette de pouvoir contempler des spécimens d’âge semblables et pourtant si différents d’aspect au bout de quatre siècles.
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